2006 : Guérande - Durtal en famille

On a beau mettre l’accent sur le côté aventure et écolo, Chloé (13 ans) n’est pas emballée du tout ! Sa grande copine trouve pourtant ça super quand elle nous entend en parler ! Et, hop, elle partira avec nous ! Nathan de son côté (9 ans) est plutôt enthousiaste.


Il s’agira de rallier Guérande et Durtal, où vivent mes parents : il faut compter environ 250 km.

Pour Laurent et moi, ce projet demande plus de préparation qu’un tour pour nous deux. Il faut :

- bien calibrer les étapes en fonction des possibilités des enfants

- trouver à chaque point de chute une activité qui puisse leur plaire et les occuper

- choisir plus que jamais des petites routes

- réfléchir au matériel et à la sécurité.

Les étapes

On décide que 50 km, c’est raisonnable et au printemps, on fait des sorties de 30 à 40 km pour les entraîner.

 

Le matériel

On ne prévoit pas d’acheter déjà des sacoches. Leurs effets tiennent dans un petit sac que l’on arrive à arrimer solidement au porte-bagage. Chaque enfant porte ses vêtements, son duvet, sa serviette de toilette, son livre, son tapis de sol.

Lors des sorties de préparation, ils nous demandent souvent la vitesse, les km parcourus… et donc on les équipe d’un compteur.
Il faudra deux tentes : une pour les deux filles, une pour Nathan et nous. Laurent et moi porterons une tente chacun.

 

La sécurité

L’organisation est très stricte et on insiste beaucoup dessus (« c’est comme pour la rando en haute-montagne : on respecte les règles », etc.) : toujours un adulte devant et un adulte derrière; changement de position toutes les 20 minutes : l’adulte de tête passe derrière, et parmi les enfants, chacun glisse d’une place.

Très vite, le pli sera pris et cela semblera naturel.

Evidemment, casque obligatoire !

 


Voir le roadbook



Mardi 4 juillet : Guérande (44) - Guenrouet (44), 60 km

On quitte la maison à 8h10. La pause boulangerie a lieu à Montoir.

Bien sûr, on croise des cyclistes. Certains nous saluent, d’autres n’ont même pas un regard pour les enfants. On met au point un code qui ne nous quittera plus :
« ça c’est un 1 » : pour ceux qui ne pensent qu’à foncer et ne disent pas bonjour
« ça c’est un 2 » : pour ceux qui sont sympathiques.

L’allure pendant l’étape est très bonne ! 16 km/h. On fait exactement 60 km comme calculé par Laurent. On arrive pour 13 heures au camping.

Bravo les 3 enfants ! Vous pouvez être fiers de vous ! Nous sommes heureux et soulagés : on ne s’était pas trompé ! On avait vu juste, c’était faisable ! Ouf !! C’était bien ce que l’on pensait mais… quand plusieurs amis vous disent qu’ils ne seraient pas capables de faire ça, intérieurement, vous vous demandez si vous ne vous trompez pas… L’après-midi est occupée par l’installation, la piscine...

Premier montage des tentes

Chloé, pas fatiguée du tout ! Il faut attendre 14h30 pour l’ouverture de la piscine. Lapsus (révélateur) de la copine de Chloé : « Il est 14h21. Il faut attendre 9 km. » Un peu de pluie avant le dîner. Les enfants regardent dans la salle d’animation la ½ finale Allemagne-Italie (0/2). Orage pendant la nuit.

Nathan, plein d'énergie à la piscine


Mercredi 5 juillet : Guenrouet - Treffieux (44), 57 km

Tout est OK le matin. Les filles plient leur tente sans qu’on leur demande. Les 3 enfants font leurs sacs tout seuls, font leur chargement. Je pensais être bien plus sollicitée. Route OK.

Nathan en pleine action

Le pique-nique, moment très important

Mais problème à l’arrivée au camping, isolé sur une base de loisirs vieillissante aménagée autour d’une pièce d’eau : personne à l’accueil !

Il y a un numéro à appeler, mais on tombe sur un répondeur… La barrière est verrouillée… On fait un tour du modeste camping. Il y a quelques caravanes mais Laurent et moi, on repère tout de suite que ce sont des caravanes de location qui sont vides… Les sanitaires en préfabriqué sont fermés. Voyant qu’il n’y a pas de salle avec TV, les filles disent que si les voisins sont sympas, on regardera peut-être France-Portugal chez eux…

On ne les détrompe pas mais le tour fini, Laurent part au bourg qui est éloigné pour se renseigner à la mairie… Finalement, tout se finira bien : quelqu’un de l’association qui gère le camping arrive. Et on passera une excellente soirée dans un auvent, avec le téléphone à portée de main pour être prévenus en cas de but (1/0).

Mais pour nous, Treffieux restera quand même le TDCDM… en langage poli, le bout Du Monde !!! Peut-être un jour, un autre TDCDM viendra-t-il détrôner Treffieux dans notre palmarès ? Heureusement que l’ambiance a été joyeuse parce que ce camping vide, il y avait de quoi déprimer !

Notre installation au TDCDM !


Jeudi 6 juillet : Treffieux - Challain la Potherie (49), 42 km

Rien de spécial sur la route. Les enfants tiennent bon ! Ils font même des tours de vélo du camping avec d’autres enfants ! « Nos » 3 enfants ont un léger avantage quand ils font la course avec les autres.

Le gérant me demande si on fait partie d’une colo ! Cette fois, on est confronté à une très grosse averse orageuse pendant que la lessive sèche… Visite très intéressante du château (sa girafe empaillée, son lapinus cornus, sa cave à viande…).

Mais on pensait ce soir là aller au resto… Rien au bourg ! (Comment un bourg avec un tel château a-t-il pu décliner ainsi ?) Et il n’y a pas d’épicerie, la boulangerie est fermée… Heureusement que j’ai un paquet de pâtes. Laurent part à 6 km chercher du pain et ramène des viennoiseries...

Après le ravitaillement en pain :


Vendredi 7 juillet : Challain la Potherie - Ménil (49) : 51 km

Nous avons des tables pour le petit déjeuner avant le départ. C’est chouette quand il y a des tables dans les campings ! On les remarque tout de suite quand on s’installe ! C’est surtout le matin que c’est bien de ne pas avoir à s’asseoir sur le sol souvent humide !

Pour cette quatrième journée, l’étape est très vallonnée par rapport aux jours précédents. Malgré ce relief, la moyenne est excellente : 17 km/h.

Pause "eau" en haut des côtes :

Nathan, plein de persévérance !

Je fais une erreur : je laisse passer le premier village sans faire les courses… et il n’y a rien dans le deuxième.

Règle à ajouter dans le carnet : toujours faire les courses dès que l’occasion se présente… Je la connaissais déjà pourtant celle là, mais j’ai dû l’oublier… Tout finit bien : du pain dans une première boulangerie, puis un premier complément dans une boulangerie-alimentation puis un autre complément dans une charcuterie-alimentation. Au total, on se fait un pique-nique trois étoiles. Les rillettes artisanales de campagne, qu’est-ce que ça peut être bon ! Dommage, il n’y a personne au poney-club où l’on avait prévu une pause pour les enfants…

Et nous voici à Los Angeles !! Les noms des petits villages, des lieux-dits sont souvent plaisants.

L’après-midi, on fait une longue pointe involontaire : 25, 27 puis plus de 30 km/h parce qu’un gros chien nous course très longtemps (quelqu'un connaît-il l'autonomie d'un gros chien ?). On pédale, on pédale le plus qu’on peut, moitié craintifs, moitié riants. Mais le chien est toujours là. Je suis en tête et parfois je crois que ceux de derrière me font marcher mais je ne peux pas me retourner… Après, on est tous d’accord que le chien voulait courir avec nous mais pas après nous. Il n’était pas agressif. En tout cas, on a des ressources insoupçonnées en cas d’urgence !

Pendant le reste du voyage, il y aura plusieurs fois l’un de nous qui criera soudain aux autres « un chien, vite, un chien ! »…

Le soir, pot et crêperie...


Samedi 8 juillet : Ménil - Durtal (49), 41 km

L’objectif, c’est d’arriver pour le déjeuner à Durtal. Mais on ne décolle pas très tôt car pour quitter Ménil, il faut attendre que le bac fonctionne. C’est un bac que l’on avait découvert par hasard, en lisant la carte, lors d’un tour précédent.

Le chargement

Le passeur repart

Au débarcadère, un vieux panneau nous aide à trouver la bonne direction.


Lors de cette dernière étape, les enfants sont fatigués. Ils peinent nettement dans les dernières côtes. On les encourage. On met surtout l’accent sur le peu de km qu’il reste et le bon repas qui nous attend.

Sur la fin, à un carrefour, on emprunte une route sans être trop sûrs que c’est la bonne et sans le clamer sur les toits. On guette les panneaux mais ils ont été plantés avec parcimonie !!! C’est bien les petites routes mais il y a des inconvénients. Soudain, un panneau : tenez bon les enfants, plus que 7 km. Terminus !! Un vrai repas nous attend ! C’est très agréable. Les enfants sont accueillis comme des héros à l'arrivée !

Pour finir...

Une petite conclusion... On est tous très contents. Mais on sait que si on voulait repartir plus longtemps, il faudrait au bout de quelques jours ménager des pauses : les enfants ont peiné le cinquième jour.

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